Epilogue du périple
Quelques fois, il y a des rêves qui prennent naissance, comme ça, sans trop savoir pourquoi. Le mien est arrivé il y a quelques années, après un séjour dans les Alpes, avec Françoise, séjour tout simple de vacances. Les Alpes m'ont tout suite emballé ! Il fallait que je fasse quelque chose pour mieux les connaître. A l'époque, je ne faisait pas encore de vélo mais c'était prévu de m'y mettre dès lors que j'arrêterai le rugby et c'est en 1994 que j'ai commencé à donner mes 1er coups de pédales. J'ai suivi mon ami Thierry pour m'inscrire au club de Pontonx. Quitter une équipe de copains pour me retrouver seul à vélo ne m'interessait pas trop, j'avais envie de partager ma nouvelle passion avec d'autres. Depuis ce jour, je n'ai jamais arrêté. Mais la Traversée des Alpes était loin de moi. Mais un jour, en furetant dans une librairie, je suis tombé sur un livre, écrit par un amateur de vélo tout simple, sur la Traversée qu'il avait fait en solitaire.
Son récit très basique mais très précis m'a harponné et depuis ce jour là, le projet est venu s'installer dans mes pensées. Régulièrement, j'ai été chercher des informations, de la documentation comme si je partais dans les 15 jours à venir mais non, ce n'était pas possible d'envisager ce projet, sans un entraînement approprié et donc avec beaucoup trop de temps à y consacrer. Je rangeais donc tout cela dans un classeur approprié et laissais mon rêve faire son chemin.
Avec du recul, tout cela mijotait tranquillement, mais chaque année, quelque chose venait alimenter le dossier, tranquillement.
A l'approche de ma fin de carrière à l'Écureuil, les choses se sont précipitées. Après l'été de 2024, on m'a informé que je pourrais partir en début d'année, mais sans une date précise.
Là, le déclic s'est produit : si c'est réellement assez tôt, ce sera le moment de prévoir la Traversée.
La date précise viendra début octobre : mon départ a été validé pour le 18 Janvier 2025 ! La date connue, le point de non retour est tombé : il me fallait lancer le projet de façon définitive, trouver des compagnons, voir une organisation (personnelle ou via un voyagiste).
L'organisation personnelle a été très vite validé pour plusieurs raisons de "côté pratique".
Les candidats se sont très vite manifesté et ont de suite adhéré au projet. Le premier problème était de trouver les moyens de transport pour 8 personnes + 8 vélos + les bagages + les chauffeurs car sans ça, tout était remis en question. Cette partie la plus compliquée a été en fait réglé en 2/3 jours. Le 1er Volkswagen a été gentiment prêté par Benoît qui lui même m' a dirigé vers son père, Marcel, qui avait le même. Là, les choses se sont accélérées car sa réponse a été sans appel : je te le prête mais je le conduis ! Tu parles d'une aubaine, je faisais d'une pierre, 2 coups. Il faut dire que Marcel est un amoureux de la montagne et du TDF, il va voir chaque année les coureurs dans les Pyrénées avec son épouse Françoise. Le 2ième chauffeur sera Laplume! En entendant furtivement parler du projet, il a tout de suite été intéressé et s'est proposé lui aussi pour nous accompagner. Les 2 véhicules et chauffeurs trouvés, notre projet pouvais donc clairement se lancer. Je me suis donc vite attelé à définir les étapes les plus équilibrées possible, contacter les hôtels en conséquence. Tout cela a pris beaucoup plus de temps et s'est avéré un peu plus "compliqué " et il a fallu s'adapter à quelques situations imprévues. Fin Décembre, tout était quasiment calé, juste quelques ajustements a effectuer. A partir du 1er Janvier, nous pouvions commencer tranquillement notre préparation physique.
Durant les 6 mois qui ont suivi, nous avons organisé nos sorties vélo en faisant monter petit à petit la distance puis le dénivelé. Un petit stage en Espagne pour certains viendra agrémenter cette préparation, puis 2 jours à Irissary chez notre ami Claude qui nous fera goûter aux bonheur des cols du Pays Basque Français et Espagnol + quelques jours dans Hautes Pyrénées pour nos classiques le tout entrecoupé par des sorties dans le beau terrain de jeu qu'est notre Chalosse mais aussi le Tursan, aux pentes agressives.
Avec du recul, je trouve que l'on a plutôt bien géré cette préparation : c'est toujours compliqué de savoir comment il faut faire face à ce défi : beaucoup de kilomètres ? du dénivelé ? mais pas trop non plus, savoir se reposer, ne pas être en pleine forme en Mai alors que le projet est en Juin, bref, il a fallu que chacun trouve ce juste équilibre et ça, je peux le dire maintenant, cela a été parfaitement réussi : tout le monde est bien passé, sans rentrer le soir complètement anéanti !
Au mois de Mai, nous avons fait une petite "réunion" d'information, afin de présenter à tout le groupe, l'ensemble du programme des réjouissances.
Pour cela, Jean Pierre nous avait concocté un documentaire très complet du périple, détaillant le parcours, les hébergements et les modalités pratiques.
Là, on a pu dire : on commence à rentrer dans le match !
Puis Juin est arrivé, une réunion de calage la semaine avant de partir, assignation du rôle de chacun au niveau de l'intendance, de l'outillage, de la nourriture, du dépannage...bref...tout ce qu'il faut essayer de prévoir pour éviter au maximum les ennuis.
Là, nous y sommes, nous sommes tous très impatients de partir vivre cette aventure. Nous savons que cela sera une rude épreuve et il y a bien sûr une certaine appréhension mais en même temps, cette confiance qui vous dit que rien ne pourra vous arrêter.
Un sentiment un peu bizarre.
Puis le jour J arrive enfin. La veille, nous avons préparé les véhicules, chargé les vélos, rendez vous à 7h00 pour le départ vers Thonon Les Bains.
Un café croisants chocolatines, le 1/4 landais et nous voilà lâchés vers les eaus douces du Lac Léman.
Le réalisation du rêve peut maintenant commencer...
Je ne ne reviendrai pas sur le détail de nos journées puisque celà a déjà été fait. Je vais donc simplement vous faire un retour sur mes "sentiments " , 4 jours après être rentré.
Alors, que dire ?
Oui, le rêve s'est réalisé et je dirais parfaitement réalisé.
Quand on part sur des routes de montagne, on ajoute quand même une part de danger supplémentaire : au delà des voitures/camions classiques, il faut ajouter les nombreuses motos ainsi que toute sorte de voitures de sport. Les nombreux virages et lacets font la joie des conducteurs de ces bolides et parfois, la cohabitation est difficile. A cela, on doit ajouter toutes les descentes de cols qui sont tout même dangereuses et parfois techniques (nous sommes d'ailleurs passé à côté d'une dame qui était en train d'être prise en charge par une ambulance).Donc, pas d'accident à déplorer, aucune chute à signaler, ça c'est le 1er bon point, et le plus important. Aucun incident mécanique, ni même crevaison ne viendront nous retarder, c'est assez improbable.
Seule une averse orageuse nous fera rester quelques minutes sous un abris en haut de l'Izoard puis dans un restaurant, dans sa descente. Après ça, terminé, plus rien ! L'arrivée de cette pluie nous permettra tout de même de voir que les choses peuvent très vite se compliquer en haute montagne, avec la sensation de froid et la dangerosité des descentes. Ne parlons pas des montées qui auraient été interminables sous les averses.Cette piqûre de rappel viendra nous rappeler à l'ordre et nous faire apprécier le beau soleil présent.
Au niveau physique, je le disais un peu plus haut, tout c'est très bien passé aussi : pas de défaillance, certe de la fatigue mais nous ne sommes jamais rentré complètement fourbus.
L'objectif était de tenir les 7 jours et non pas de faire des sprints tous les jours. C'etait un point qui me préocupait dans le projet, avec la différence de vitesse d'ascension des uns et des autres : il faut savoir que dans un col, il est parfois difficile de se mettre au rythme de quelqu'un qui va moins vite. Ça peut paraitre bizarre mais c'est comme ça. A ce niveau, tout c'est encore bien passé, nous avons toujours fait preuve de solidarité et d'entraide afin que tout le monde arrive bien au bout des différentes étapes.
Enfin, ce qui m'a beaucoup plu, c'est cet esprit de camaraderie qui a régné tout le long de ce périple. Bon, je n'étais pas très inquiet à ce sujet, mais au bout de 7 jours de cohabitation, de fatigue, on ne maitrise pas toujours tout. Hé bien non, rien ne viendra assombrir notre bonne humeur, bien au contraire, nous avons bien rigolé tout le long du voyage, même si parfois ce fut rude.
Au niveau décors, nous avons eu la chance d'en prendre plein les yeux.
Les Alpes sont très majestueuses, nous sommes passés de grandes vallées ouvertes, à des canyons très étroits, de verts pâturages aux forêts de sapins, de cascades vertigineuses aux torrents tumultueux, bref un changement constant de décors, nous obligeant régulièrement à prendre des photos, filmer même le drone de Christophe fût de sortie.
Au niveau de l'intendance, je le redis, nos 2 chauffeurs ont vraiment assuré : ils ont été présents dès notre départ de Montfort et jusqu'à notre retour, afin de nous mettre dans les meilleures conditions de réussite. Marcel et Laplume se sont mis en quatre, pour faire les courses, préparer le bivouac du midi, nous alimenter en nourriture, en eau fraîche, gérer l'intendance, bref, nous dégager de toutes les contraintes matérielles. Les savoir jamais très loin de nous était aussi rassurant en cas de problème.
Voilà donc pour ce petit résumé : nul doute que ce merveilleux voyage dont je viens de faire le récit, a été un moment privilégié de ma vie, où j'ai marié ma passion du vélo, de la montagne et des amis. J'ai vécu pleinement cette aventure comme cela ne m'était jamais arrivé auparavant.
Pour cela, je voudrais vivement remercier Françoise qui m'a toujours soutenu et aidé à la préparation de ce projet et à m'encourager à le lancer, Benoît et Marcel pour le prêt de leur véhicule, Laplume et Marcel en tant que chauffeurs/intendants, Jean Pierre pour la construction des films /documentaires (il prépare déjà lui aussi son résumé) et enfin, vous les 7 autres cyclistes : Carlo, Luc, Christophe, Jean Michel, Guy, Claude et Jean Pierre qui m'avaient accompagné dans la réalisation de ce rêve.
Merci à tous pour cette belle aventure humaine.
J'ai oublié : un petit jeu de fin de parcours : 3 mots donnés par chacun des participants sur le ressenti du périple et le col préféré :
Organisation/solidarité/beauté
Amitié
Chaud/patience/partage
Beauté/entente/rêverie
Plaisir/partage/paysages
Sportif/magnifique/amitiée
Organisation/convivialité/plaisir
Dantesque/inoubliable/merveilleux
Clim/ambiance/paysages
Organisation/hôtels/repas plein air
Les cols
La Cayole ++++
Le Turini ++
Le Cormet de Roselend ++
L'Iseran +
Le Galibier +
Ne rêve pas ta vie Vie tes rêves
RépondreSupprimerBravo a tous pour cet exploit sportif et pour cette très belle Aventure
Pour ça, c'est fait !
SupprimerAlain
Ce rêve assouvi, il ne te reste plus qu'à repartir dans les étoiles... 😉
RépondreSupprimerMerci, mais à qui ?
SupprimerTon frère 😉
SupprimerBravo pour cette belle aventure à plusieurs étages !!
RépondreSupprimerTonton
Bravo pour cet exploit sportif et merci pour le partage des belles photos et le blog journalier malgré la fatigue. Une vie professionnelle bien enterrée et un rebondissement qui démarre avec la passion, les amitiés et la liberté. Bon vent et que la France est belle. Clo Lou
RépondreSupprimerEpilogue. Tout s'est donc très bien passé. Sur tous les plans, sportifs, logistiques, ambiance et amitiés, c'est l'essentiel. J'imagine que Luc aura aussi l'occasion de me confier quelques souvenirs...croustillants ! De vrais pros finalement.
RépondreSupprimerMerci pour cet épilogue qui nous en apprend un peu plus sur la naissance de ce projet-rêve qui vient de se réaliser. Vous l’avez FAIT, vite et bien 👍. Il y aurait un beau film souvenir à réaliser comme après une grande finale de foot par exemple ! Mais je crois que vous avez fait beaucoup de boulot déjà en plus du sport cycliste !
RépondreSupprimerBonne continuation en Chalosse et Merci encore.
JC Spago
Merci Jean Claude, le film est en préparation, nous avons même un bon spécialiste dans le groupe qui a déjà commencé à y travailler dessus ! Je vous le ferai passer
SupprimerQuelle aventure extraordinaire !
RépondreSupprimerDes souvenirs pour toute la vie !
Félicitations Alain et la joyeuse bande, vous êtes les plus forts💪
Merci Pascal, ça va faire de bien beaux souvenirs effectivement !
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